La région de la Cappadoce correspond approximativement à un cercle de cinquante kilomètres de diamètre, qui comprend, entre autres, les villes d'Aksaray et de Nevşehir. La population ne dépasse pas le million d'habitants, mais les villages sont si proches les uns des autres que l'on a par endroit l'impression d'une ville étendue sur une région très vaste.
Le paysage se caractérise par des plateaux formés par les cendres et les boues rejetées par les volcans voisins, des gorges, des cheminées, ainsi que de grandes plaines constituées de résidus volcaniques.
Le nom Cappadoce est rarement mentionné sur les cartes car elle n'a pas de statu politique ou administratif, c'est plutôt qu'une région historique qui comprend des portions de diverses provinces. Le paysage unique de la Cappadoce est le résultat de l'action des forces naturelles au cours des millénaires. Il y a environ 60 millions d'années, s'éleva la chaîne montagneuse du Tauro dans l'Anatolie méridionale (à la même époque la chaîne alpine se formait en Europe); s'accompagnant de la création de nombreux ravins et de dépressions en Anatolie centrale.
Il y a près de 10 millions d'années, ces dépressions furent remplies de magma et de roches volcaniques issus des nombreux volcans en éruption de l 'Anatolie centrale, dont ceux d'Erciyes, Keciboyduran, Develi, Göllü Dagi et Melendiz.
Les dépressions disparurent peu à peu, transformant la région en un plateau élevé. Toutefois, les roches qui les comblèrent ne furent pas très résistantes à l'érosion du vent et de la pluie, aux changement de température et aux rivières.
Ainsi, les variations thermiques désagrégèrent le sol, permettant à l'eau de s'infiltrer et d'éroder la roche.
Lorsque le tuf volcanique est très tendre, il se désagrège totalement pour former une plaine poussiéreuse. Sur les reliefs pentus, l'érosion crée des canyons, cônes, pitons, cheminées et autres formation typiques de la région.
C'est dans certaines de ces excavations que des moines byzantins s'installèrent entre le 8e et le 13e siècle, créant de nombreux monastères et églises rupestres peintes de fresques.
Les 150 sites préservés permettent d'étudier assez précisément l'évolution artistique de l'église orientale. Les musulmans n'ont pas transformé ces églises en mosquées puisqu'elles de sont pas orientées la Mecque comme elles le sont traditionnellement.
Les sites les plus remarquables sont la vallée de Göreme où a été aménagé un musée à ciel ouvert, les canyons d'Ilhara et de Soganlı, les villes souterraines de Derinkuyu et de Kaymakli, qui furent creusées dans un tuf très tendre.